Même si ses yeux fixaient un point, l'esprit n'y était pas accroché.
Ses pensées semblaient se mouvoir dans l'océan du ciel absolument confus. Un ciel tombé qui touchait sa tête.
- Même si nous avons perdu l'esprit, j'ai conservé mon âme.Soupir. Longue respiration. Nouveau soupir.
L'herbe était longue et soyeuse. Bien verte également grâce aux nombreuses pluies de saison.
Je sens l'herbe. Je sens l'humidité répandu sur notre terre. Je vois déjà les paniers remplis des cultures céréalières. Envie du jus de poire qui dégouline le long de sa mâchoire. Envie de la sensation granuleuse sur le palais, du goût sucré. Le goût poire. Le goût fête. Les fruits arrivaient à grands pas. Nous verrions bientôt des armées de fruits pliées sous nos ordres.
Si le problème de Némèsis pouvait se résoudre aussi facilement qu'une rangée de poires ; alors Aku en ferait son culte.
Songe d’un rêve, comme un passé futur qui aurait sûrement retenu.
Quelqu’un lui avait dit que cette solitude qui l’avait attrapée par le bout
des doigts ferait de son esprit quelque chose et qu’un de solitaire,
parfois. Entendons une chose point négative, du moins telle qu'elle le croyait
ouvertement. Dans ce songe, elle verrait une personne qui sourit. Son regard rayonnerait d’une joie dorée. Voilà une personne qui saurait être impavide. Et alors l'air ne serait plus que coton de soie. Le vent ne serait plus que douceur tourbillonnante.
Mais dans ce songe, un fil d'incertitude dépasse de son oreille. Il est long, il est fin. Il s'envole, s'en va, s'emmêle.
Puis, le vent qui se lève, la pluie qui s'annonce.
Les cheveux d'Aku sont des hirondelles dans le vent.